Le site internet Vodkaster s’est enrichi hier d’un nouveau service permettant aux utilisateurs de lui confier leurs DVD (films, séries), pour en profiter su tous les écrans grâce à des copies numériques. Il est également possible d’acheter et de revendre des DVD d’occasion, ce qui permet au site d’esquiver la chronologie des médias des services de VOD et SVOD.
Le site internet Vodkaster, qui était jusqu’alors seulement un « réseau social du cinéma », est aussi devenu hier un service d’achat, revente et visionnage à distance de DVD, quelques mois après l’annonce de sa fusion avec Riplay (informations du 23 janvier). L’activité des membres du site, qui notent et critiques les films en 140 caractères, est désormais au cœur d’un système de recommandations pour mettre en avant un catalogue comptant près de « 100 000 DVD » représentant environ « 10 000 films », ont expliqué Cyril Barthet, le PDG et membre du médiaClub, et David Honnorat, le directeurs des contenus. Les séries sont également concernées.
Concrètement, le service permet à tout possesseur d’un DVD de le stocker dans un entrepôt et d’avoir accès, à la place du disque, à une copie numérique à regarder sur son ordinateur ou sa tablette. Dans l’immédiat, il faut disposer d’une connexion très haut débit. Pour le visualiser sur son téléviseur, il est pour l’instant conseiller soit de brancher son ordinateur sur l’écran, soit de se servir de Chromecast, le dongle de Google, pour afficher le contenu de l’onglet ouvert dans le navigateur Chrome. Des applications Android et iOS intégrant les options Chromecast et Apple TV sont également prévues, mais « plutôt pour la rentrée », a indiqué David Honnorat.
Pour des raisons légales, il n’est pour le moment pas possible de télécharger les films pour les stocker, par exemple, sur une clé USB, mais Cyril Barthet a bon espoir que des accords contractuels avec les éditeurs soient « annoncés dans les prochaines semaines ».
Les utilisateurs peuvent déposer et récupérer leurs DVD gratuitement, quand ils le désirent, grâce à 4500 points de dépôt, disséminés à travers la France. Mais pour s’imposer comme un service capale de concurrencer aussi bien les plates-formes VOD que les plates-formes SVOD, Vodkaster compte avant tout sur les achats/ventes des utilisateurs. Chacun peut ainsi mettre en vente son DVD au prix de son choix et acheter les films des autres. Il est donc possible, si l’on désire en quelque sorte louer un film, de l’acheter et de le revendre aussitôt. Hier, au lancement du nouveau site, il était par exemple possible d’acheter Le mépris, de Jean-Luc Godard pour 2.99 euros ou Two Lovers de James Gray pour 2.90 euros. En matière de chronologie des médias, le site ne respecte que celle du marché DVD : le film est disponible 4 mois après sa sortie en salles et reste en vente tant qu’il y a des stocks, à la différence de la VOD où les œuvres disparaissent lorsque s’ouvrent les fenêtres de diffusion de la TV payante.
Vodkaster vendra lui-même les films les plus récents au prix de la nouveauté. Hier, pour les quelques sorties récentes que nous avons consultées (Le Loup de Wall Street, Snowpiercer), aucune offre n’était proposée. L’objectif du site est de disposer d’un stock de 500 000 DVD « d’ici la fin de l’année » et de conquérir « 100 000 clients en un an », a déclaré Cyril Barthet. Le modèle économique du service repose essentiellement sur les commissions de 0.99 euros qu’il prend à chaque vente de DVD entre utilisateurs.
Interrogé sur les ambitions de Vodkaster à quelques mois de l’arrivée en France de la plate-forme américaine Netflix, Cyril Barthet a répondu que son « plus gros concurrent, c’est la piraterie. C’est là où sont les catalogues les plus complets, alors que Netflix est truffé de trous ». Pour rappel, afin d’accompagner ce lancement, Vodkaster a levé 1.2 millions d’euros.