Projection privée de Nox, court-métrage de Jean-Michel Hua, le 13 décembre prochain à 20h, au cinéma Grand Action.
Léon, un vieil acteur usé veut en finir. Cette pièce sans queue ni tête, cet étrange public…
Pourquoi dit-on qu’il a le rôle principal alors qu’il n’a pas de réplique?
Babet Traller trouvera t-elle une issue à ce monde insensé? Encore faudrait-il savoir qui elle est, et si même, elle existe.
Note d’intention :
NOX est né de la lecture du livre d’Oliver Sacks, L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau. Le neurologue y décrit des personnes souffrant de lésions cérébrales de l’hémisphère droit. Contrairement aux maladies frappant le côté gauche, siège des fonctions intellectuelles principales (classer, faire des catégories, compter…), ces troubles ont la particularité de laisser intactes les capacités logiques du patient. Ce n’est pas son aptitude à comprendre le monde qui est affectée, c’est le monde lui-même qui est altéré et vidé de sa substance. Ces malades continuent de penser rationnellement dans un monde qui ne l’est plus.
Sacks raconte, par exemple, le cas d’une femme qui ne ressent plus spontanément la position et l’état de chaque partie de son corps, une femme désincarnée. Il évoque l’histoire d’un patient dont la mémoire s’efface toutes les trois ou quatre minutes. Il relate encore le cas d’un homme qui, devenu incapable d’interpréter les formes, finit par prendre sa femme pour un chapeau.
Chez ces malades, la réalité ressemble à ce que nous vivons dans les rêves, où la logique s’affranchit de la raison pour construire librement un ordre autonome. L’irréversibilité du temps, les principes d’identité, de causalité sont autant de piliers de la rationalité qui se trouvent déréglés par une relation au monde devenue folle. On peut dès lors imaginer l’angoisse qui habite cet univers absurde. Cette existence décousue – et à laquelle la conscience s’efforce de donner une architecture intelligible – épuise littéralement la subjectivité du malade ballottée et perpétuellement au bord de la noyade.
Nox, un film de Jean-Michel Hua, avec Michael Lonsdale
Cinéma Grand Action, 5 rue des Ecoles, 75005 Paris
Du fait du nombre de places disponibles limité, les personnes intéressées sont invitées à contacter Jean-Michel Hua à l’adresse suivante : jmhua@181degres.com