– Géraldine, tu occupes la fonction de conseillère artistique au sein de la filiale cinéma de M6, M6 Films. Comment en es-tu arrivée là ?
G – J’ai fait le DESS en 1995, inaugurant le système « Année Zéro ». En effet, j’avais postulé en 1994 et Daniel me trouvant encore un peu jeune m’avait conseillé de faire des stages avant de suivre le cursus un an après. Au cours de cette année, Daniel m’a suivie de près !
J’ai effectué un 1er stage dans une structure de documentaires et ai travaillé sur une étude sur l’exportation des films français pour le CNC qui devait appuyer le rapport Wallon.
Puis, je suis partie à New-York chez Tapestry, société de distribution où travaillait une ancienne, Myriam Dutheil.
1995 : J’entre cette fois pour de bon au DESS ! Je souhaitais déjà évoluer vers le cinéma…et j’ai pu constater au sein du cours de marketing que je n’étais pas la seule à vouloir travailler sur ce secteur…Alors, je me suis tournée vers la vidéo, un peu « glamour » et moins convoitéé.
C’est grâce à l’un de mes profs que je me suis plus spécialisée sur la vidéo…pour finalement décrocher mon 1er poste chez M6 VIDEO (M6 Interactions) le temps d’un CDD. En tant que chef de produit vidéo, j’ai notamment travaillé sur la vidéo de Vanessa Demouy, celle de « La petite maison dans la prairie », personnages phares de la chaîne à l’époque!
J’entre donc chez M6 et grâce à des mouvements internes, je suis amenée à travailler sur la coordination d’un projet de long-métrage fortement lié à la musique, « BOUGE ». Ce film qui lançait Ophélie Winter sur le grand écran était un vrai « produit maison » avec les concerts DANCE MACHINE dont la musique était entièrement produite par M6.
J’ai eu la chance de suivre ce film de l’écriture à la sortie en salle : Passionnant et formateur !
A la fin de ma mission, Thierry de Navacelle qui dirigeait alors M6 FILMS me propose de l’accompagner pour monter sa nouvelle structure de production, TNVO. Pas d’hésitation, j’y vais ! Nous sommes en Septembre 1997.
Nous lançons vite des développements ; Le 1er bébé à être tourné se nomme « Recto Verso » avec Smaïn.
Pour la petite histoire, c’est à TNVO que je développe le projet d’un tout jeune réalisateur et scénariste issu du DESS, Yvan Calbérac. Le film se fera ; Il s’agit d’ « Irène « avec, dans le rôle titre, une jeune comédienne fantastique, Cécile de France.
Je quitte la structure en 1998 pour…retourner à M6, dans la filale cinéma où je travaille donc depuis 4 ans et demi. La structure est désormais dirigée par Lionel Amant avec qui je travaille en véritable binôme.
N – Peux-tu nous dire en quoi consiste ton travail ?
G – Je sélectionne les projets ce qui regroupe en vrac : de la lecture et encore de la lecture, des visionnages, des rencontre avec les producteurs…et se solde naturellement par beaucoup de refus ! Sur environ 400 projets examinés par an, nous n’en coproduisons qu’une dizaine.
Le film lancé, nous regardons parfois les rushes, suivons le tournage, mais la découverte a lieu le jour du visionnage avant mixage.
Pour la sortie du film, nous travaillons avec le distributeur.
N- peux-tu isoler quelques films qui comptent pour toi ?
G – (-)« Harry, un ami qui nous veut du bien », naturellement !
(-)« Jeux d’enfants » de Yann Samuel (distribué par MARS FILMS) sorti en Septembre 2003. C’est un beau pari, un projet bien pensé et accompagné d’une campagne très bien orchestrée.
(-)« Le coût de la vie » de Philippe Le Guay coproduit par Pathé et Anne Dominique Toussaint (Mars également) sorti cet été. Un joli succès.
N – Et dans les tuyaux ?
G – Un film magnifique, « PODIUM » de yann Moix, produit par Fidélité. Il s’agit de l’histoire d’un sosie de Claude François incarné par Benoit Poolevoerde. Je peux d’ores et déjà vous dire que le visionnage avant mixage nous a plus qu’enchantés ! Encore un peu de patience, le film sortira le 11 Février prochain.
N – Une envie de produire ?
G – La place de coproducteur chez un diffuseur comporte en effet une part de frustration. Nous ne sommes responsables que d’un demi bébé en quelque sorte !
Et il ne faut pas oubleir qu’une des spécificités et complexités de mon job consiste à satisfaire à la fois les impératifs de la salle et celles de l’antenne…Trouver le bon équilibre est un exercice pas toujours simple !
Produire, certes, mais c’est un métier difficile et je ne sais pas si j’en aurais le courage !
N – deux mots sur la vie privée…des enfants ?
G – Oui, une petite fille de 18 mois.
MERCI !!!
