Fondé en 1995 par Fiorenza Cella, le distributeur indépendant Free Dolphin Entertainment, est basé à Paris. À partir de la fin des années 1990, la société s’est diversifiée en vendant aux chaînes françaises des fictions américaines, essentiellement unitaires, accompagnant notamment le développement du câble-satellite.
« A l’époque, quatre à cinq films distribués par Free Dolphin passaient chaque semaine sur les chaînes françaises, se souvient la dirigeante italienne, qui revendique un catalogue de près de 400 films, de l’action à la comédie romantique en passant par le film catastrophe. Cela nous a permis de connaître très précisément les souhaits des chaînes et les histoires qui avaient du potentiel pour le public français. »
Multipliant les volume deals avec les grands groupes français, Free Dolphin s’est progressivement impliqué de plus en plus en amont afin que ses films, essentiellement états-uniens ou canadiens, soient mieux adaptés au marché européen.
« Il y avait une frustration grandissante de ne pouvoir participer artistiquement à des films dont nous financions jusqu’à 80% du budget, reprend Fiorenza Cella. Nous assurions tout le travail d’un producteur en ne bénéficiant d’aucun droit de production. »
Elle franchira une nouvelle étape en 2016 en signant sa première production, L’Enfer de Cristal, diffusé en France sur TFX. Intégralement tourné en Bulgarie pour des raisons budgétaires, le film catastrophe, incarné par Les Britanniques Claire Forlani, et Jamie Bamber, lui fait découvrir les nombreux atouts du pays.
« J’ai commencé à m’intéresser de plus en plus à la façon de produire là-bas, explique Fiorenza, qui estime à 30% les économies réalisables. Tourner en Europe de l’Est est évidemment beaucoup plus économique, mais c’est loin d’être le seul avantage de la Bulgarie ! Je ne m’attendais pas à trouver des équipes techniques d’une telle qualité, à tous les postes. La Bulgarie se targue de posséder les meilleurs cascadeurs du continent. Les charges sont moins élevées, un crédit d’impôt de 25% a été voté récemment et une journée de travail compte 12 heures par jour contre huit en France. Tout cela sans compter un patrimoine naturel et architectural extrêmement riche et diversifié »
La filiale, Free Dolphin Studios, est implantée à Sofia, où sont installés depuis vingt ans les plus gros studios américains en dehors des Etats-Unis. Les équipes locales sont donc rompues aux grosses productions internationales tournées sur place, à l’image des sagas The Expendables ou Hellboy. Free Dolphin y a tourné l’an dernier cinq comédies romantiques commandées par le groupe Mediawan, dont les deux premières, La Princesse des fleurs et Trouver l’amour à Rome, ont été diffusées en France par M6. Qu’importe si l’histoire du premier film se déroule entre New York et Londres. et celui du second dans la ville Eternelle : Free Dolphin Studios, désormais, est prête à s’ouvrir à d’autres partenaires que sa maison-mère tricolore et à accueillir les producteurs qui envisageraient de tourner dans le pays.
« Nous avons les infrastructures et tous les bons contacts, revendique Fiorenza Cella, qui vient d’achever une tournée de deux semaines à Paris pour inciter les producteurs français à tester la voie bulgare. Ils m’ont tous dit la même phrase : en janvier, on prend l’avion et on vient voir ! C’est pour moi la meilleure façon de briser les préjugés. »