Publié le 27 août 2018 - Par la rédaction

Des sanctions record infligées à Google par la commission européenne, confrontation de points de vue inspirée des tribunes parues dans Le Monde les 25 et 28 juillet.

4,3 Milliards d’euros, c’est l’amende record que s’est vu infligée Google par la commission européenne le 18 juillet dernier. En cause : l’affaire de l’antitrust Androïd. Le géant aurait fait du chantage auprès des fabricants de téléphones et de tablettes utilisant le système d’exploitation Androïd afin que ses applications soient préinstallées et que ses services web soient définis par défaut sur les appareils arrivant sur le marché. Sans cela ils ne pourraient avoir accès à l’app store pourtant essentiel pour que le consommateur puisse télécharger les applications qu’il souhaite.

Selon la tribune parue le 28 juillet dans Le Monde intitulée : « La concurrence, ce n’est pas la loi du plus fort » et signée de Léonidas Kalogeropoulos, Délégué Général de l’Open Internet Project (OIP), Google tente de maintenir sa domination sur internet en faisant obstacle à l’utilisation de services concurrents de la marque sur les téléphones et tablettes équipés du système d’exploitation Androïd. Ainsi, il s’agit d’une opposition à l’émergence de nouveaux acteurs numériques en Europe. D’après l’OIP, l’un des cinq plaignants dans l’affaire Android, l’amende infligée à la firme américaine s’avère parfaitement justifiée économiquement. Le géant doit se garder d’abuser de sa position de dominant sur le marché et laisser le choix au consommateur du service qu’il souhaite utiliser. Or, ce passage en force accroît le monopole de la marque ce que combat également le Cabinet Médiation & Arguments en menant des actions systématiques en faveur de l’émergence de nouveaux entrants dans tous les secteurs économiques.

Cette tribune s’inscrit en réponse à celle de Francesco Martucci intitulée « L’amende infligée à Google relève de motivations politiques », parue le 25 juillet dans Le Monde. En effet, à travers ces sanctions l’Europe rappelle que la concurrence n’est pas la loi du plus fort mais une compétition par le mérite. Une différence sémantique sur la définition même du libéralisme qui n’est, certes, pas sans peser sur les relations déjà houleuses entre l’Europe et les États-Unis.

Déjà en juin dernier la firme avait été sanctionnée à hauteur de 2,4 Milliards d’euros sur le dossier shopping pour concurrence déloyale. Il s’agissait là encore d’une mise en avant des services de comparaison de prix de Google au détriment de ses concurrents qui étaient relégués au plus loin via le moteur de recherche de la marque. Ces pratiques considérées comme abusives par le commission européenne ont mené à des sanctions extraordinaires qui restent toutefois une goutte d’eau dans l’océan pour le groupe Alphabet dont google fait partie. Si le montant paraît exorbitant, il couvre des préjudices s’étalant depuis 2011, alors même que le groupe a enregistré un bénéfice de près de 9,4 milliards de dollar (8,1 milliards d’euros) rien que pour le premier trimestre 2018 soit plus que le montant total des sanctions imposées.

 

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