Président de Médiation & Arguments et Vice-Président d’Ethic, Léonidas Kalogeropoulos analyse la victoire d’Emmanuel Macron comme le témoignage politique de l’engouement des Français en faveur des valeurs entrepreneuriales dans une tribune parue le 9 mai dans le Figaro.
« Dix ans quasiment jour pour jour après l’installation de la Commission pour la libération de la croissance Française présidée par Jacques Attali en juin 2007, celui qui en fut le rapporteur, Emmanuel Macron, accède à la Magistrature suprême au terme d’une épopée qui incarne par son geste cet esprit d’entreprise qu’il s’agissait déjà de libérer.
Il aura fallu dix ans pour que l’intuition qui a inauguré le quinquennat de Nicolas Sarkozy et qui a teinté celui de François Hollande, parvienne enfin à s’imposer en consacrant les objectifs affichés en tête de l’un des chapitres du Rapport Attali et qui sont repris presque mot pour mot dans le programme d’Emmanuel Macron: «supprimer les rentes, réduire les privilèges et favoriser les mobilités».
C’est que cette dynamique, timidement impulsée par l’État, s’est transformée en dix ans en tsunami sous-jacent dans la société française. Le statut d’autoentrepreneur créé par Hervé Novelli en 2008 a été choisi par 1 million de Français qui se sont mis à leur compte, pour surmonter l’atonie et les rigidités du marché du travail. Dans cette dynamique, la société française voit naître 550 000 nouvelles entreprises tous les ans, tous statuts confondus, et la France est devenue la première «productrice» de start-up en Europe.
L’écosystème favorable au développement entrepreneurial s’est enrichi de la BPI, qui avec la Caisse des Dépôts et Consignation sont unanimement reconnues comme remplissant un rôle de défricheurs et de financeurs d’innovations ; Pôle emploi a organisé un mécanisme d’accompagnement des profils les plus entreprenants, pour faire émerger de nouveaux noyaux de production de richesses ; des réseaux innombrables, nationaux, comme locaux, se sont développés sur tout le territoire pour donner les clefs pour entreprendre, à l’image de 100 000 Entrepreneurs dans les Écoles, des Chambres consulaires, des réseaux locaux du MEDEF, des Juniors Entreprises…
C’est l’ensemble de cette dynamique qui s’identifie dans l’arrivée au pouvoir d’un homme qui a donné son nom à une loi qui fut certainement le laboratoire de l’analyse politique qui l’a porté au pouvoir: les plus de 300 articles de la Loi Macron ont tous trouvé dans les deux Chambres une majorité transpartisane pour être votés. En revanche, pour l’adoption de ce texte, il lui fut imposé de se plier à la procédure du 49-3, parce que le Chef du Gouvernement de gauche auquel il appartenait n’entendait pas accepter de comptabiliser des voix de droite pour faire adopter un projet de loi. Cette expérience fut fondatrice. […] »
Extrait de « Macron est l’incarnation d’une dynamique entrepreneuriale qui métamorphose la France » par Leonidas Kalogeropoulos, Le Figaro, 09/05/2017
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