Le 10 mars 2022, nous avons eu la joie de recevoir les deux créatrices de MESDAMES Productions, Maïtena BIRABEN et Alexandra CRUCQ, autour du thème « Monter sa boite de production à 50 ans : une opportunité pour se réinventer ! »
La célèbre journaliste et l’ancienne directrice des divertissements de TF1 nous ont raconté leurs joies, leurs doutes, leurs succès, depuis la décision de monter leur propre boite de production il y a 3 ans, et ce sur un genre notamment où ne les attendait pas, la fiction !
Accompagnées de Florence Sandis, présidente du médiaClub’Elles, elles se sont confiées avec leur franc-parler habituel et ont échangé sur leurs récent parcours dans l’entreprenariat audiovisuel.
Des précieux conseils ont été échangés avec la communauté du médiaClub’Elles, dont beaucoup de jeunes femmes productrices qui étaient présentes.
Le premier programme de MESDAMES Productions a été la websérie Sexotuto et les deux femmes en sont très fières. Cette série pertinente et culottée a déjà reçu le Premier Prix dans le cadre du Festival Écran Jeunesse 2021, ainsi que le Prix du Public dans la catégorie Teens du Sex Education Film Festival de Barcelone 2022. Elles décrivent ce programme comme « disruptif, divertissant, courageux, audacieux et utile, sans pour autant faire de morale ». Le but est d’accompagner les ados dans leur éducation sexuelle, en montrant notamment des corps nus plutôt que les dessins habituels que nous avons pu connaître.
Les deux entrepreneuses ont abordé la question de l’âge. Monter sa boite à 50 ans et +, ce n’est pas la même chose qu’à 35 ans, où en termes de carrière l’on est encore dans une phase de carrière où l’on a besoin de prouver et gagner.
« On est plus libre à 50 ans », dit Maïtena. « Il est donc, tout-à-fait légitime et même génial de se demander ce que l’on peut faire, ce qu’on a envie de raconter et transmettre à 50 ans ! »
La chance de l’âge, c’est l’expérience et le réseau qu’on s’est constitué jusque-là !
Alexandra Crucq
S’il y a une chose sur laquelle les deux partenaires sont complétement d’accord, c’est que pour réussir « Il faut avoir une envie, une énergie. Il n’y a de la place que pour celles et ceux qui ont plus envie que les autres ! »
Le « non », on l’a déjà. Il faut chercher le « oui », tout le temps !
Maïtena Biraben
« Les gens qui sont trop timides, qui n’osent pas parler sont souvent désapprouvés. Il faut communiquer et transmettre sa motivation. Il faut s’autoriser soi-même. Moi, je n’ai jamais demandé la permission à qui que ce soit ! » a déclaré Maîtena, toujours pleine d’aplomb.
Pour Alexandra, en face, il y a un diffuseur qui reçoit des tonnes de projets, c’est plus facile pour lui de dire non à des gens inconnus, des gens qui n’ont pas de pouvoir, des gens qui sont peu visibles dans l’organigramme de notre écosystème. Mais il sera toujours possible de se faire sa place avec peut-être des alliances, avec des gens qui ont leurs entrées. Du coup, il faut être imaginatif, inventif et combatif.
Selon Maïtena, il est important de se démultiplier et d’avoir plusieurs projets en même temps. Outre ceux en production, quelques-uns en développement, d’autres déjà dans les chaines et une veille permanente bien sûr.
Les deux associées, complices et complémentaires, s’entendent sur le fait qu’il vaut mieux avoir plusieurs projets en même temps et quand on en un auquel on tient particulièrement, on le garde, on travaille les entretiens, on ne lâche jamais et à un moment idéal, cela sortira. Alexandra rajoute que si on a de vraies convictions, il faut les défendre. Il faut bien choisir ce que l’on fait, avec qui on le fait, comment on use notre temps, notre argent.
Il y a une alchimie à trouver entre la productrice, son interlocutrice (acheteuse) et l’idée. Il s’agit d’une rencontre entre deux personnes et une idée au milieu. Alexandra confirme que ça peut aller très vite, si cette alchimie est en place.
En ce qui concerne la place de la femme dans les productions, Alexandra et Maïtena pensent que les femmes coproduisent ensemble beaucoup plus que les hommes. Ce fait démontre deux points : Un côté négatif, qui signifie que les femmes se sentent moins capables de faire seules et un aspect positif très important, qui est qu’on peut le faire ensemble !
Alexandra exprime son envie d’ouvrir à moyen terme des filiales de MESDAMES à d’autres jeunes femmes productrices.
Maïtena confirme qu’elles ont beaucoup travaillé sur l’ADN de la boite et sur ce qu’elles veulent raconter, ce qu’est MESDAMES Productions et un programme MESDAMES, etc. « Une boite, ce n’est pas un objet, c’est quelque chose de très puissant qui véhicule des idées, des manières de voir le monde ».
La production est une culture d’entreprise, une manière de penser. À 50 ans, MESDAMES Productions représente une équipe de femmes soudées, épanouies, dans la joie, l’optimisme et le plaisir de faire, qui continueront de nous impressionner… et de nous faire rigoler. Car nous avons énormément ri, et cela fait un bien fou !