Au sommet de l’École Internationale de Création Audiovisuelle et de Réalisation (EICAR), ce 25 novembre 2024, Giuseppe de Martino, co-fondateur de Loopsider, a offert bien plus qu’un petit-déjeuner : une plongée directe dans les défis et transformations d’un secteur en perpétuelle mutation. Une rencontre qui n’a pas laissé les participants indifférents.
Un bâtisseur de l’ère digitale
Avec un parcours aussi riche qu’éclectique, Giuseppe de Martino incarne la transition digitale. Après avoir marqué son empreinte chez Dailymotion, qu’il a propulsé parmi les pionniers du streaming vidéo mondial, il s’est lancé dans des projets audacieux. Loopsider, qu’il décrit comme un « laboratoire narratif », illustre son approche avant-gardiste : combiner l’analyse de données à des récits percutants.
Mais Giuseppe, ce n’est pas seulement la vidéo : c’est aussi Period., un média qui bouscule les tabous, et son engagement pour les droits numériques via son rôle à l’ASIC (Association des Services Internet Communautaires). Un contraste fascinant entre vision technologique et humanisme assumé.
Changer les règles, une vidéo à la fois
« La technologie doit servir le contenu, jamais l’inverse », affirme Giuseppe. Lors de son intervention, il a partagé des anecdotes captivantes sur les défis de Loopsider, notamment leur incapacité à percer l’algorithme de YouTube – une confession rare dans un monde où tout semble calculé pour le succès. Pourtant, cette transparence devient une force : Giuseppe prouve que l’échec, lorsqu’il est partagé, peut être tout aussi instructif que les victoires.
Un regard lucide sur l’industrie
Loin des discours convenus, Giuseppe a abordé sans détour les enjeux qui façonnent le paysage audiovisuel : la concentration des médias, l’impact de l’IA, et les limites de l’indépendance financière dans un secteur dominé par de grands groupes. Ce réalisme, tempéré par une dose de pragmatisme, a fait mouche auprès des participants.
Une phrase résume son état d’esprit : « Nous ne croyons pas que la marine à vapeur doive financer la marine à voile. » Une réflexion sur le financement des médias traditionnels face à l’innovation digitale, qui a suscité un vif débat.
Un moment à contre-courant
Loin d’un simple événement « inspirant », cette matinée a surtout été marquée par l’échange d’idées brutes, sans filtre. Étudiants et professionnels ont interrogé Giuseppe sur sa vision du journalisme à l’ère des plateformes, sa collaboration avec des marques comme Veolia ou Coca-Cola, et sa méthode pour fusionner data et storytelling.
L’occasion également de découvrir des facettes moins connues de Giuseppe, comme son passage au Red Star FC, où il a exploré le lien entre sport, communauté et communication.
Une matinée qui marque un tournant
Ce rendez-vous à l’EICAR ne s’est pas contenté d’offrir une vue sur les toits parisiens. Il a permis à une génération montante de se confronter à une vision lucide mais pleine de potentiel sur l’industrie des médias. Plus qu’un témoignage, c’était un appel à oser : oser la technologie, oser l’innovation, mais surtout oser raconter autrement.
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