Comme chaque année depuis 2014, le médiaClub organisait la semaine dernière avec HSBC une soirée débat et la remise des Prix Daniel Sabatier qui ont récompensé pour la troisième année consécutive les projets de jeunes talents souhaitant entrer dans le secteur professionnel de l’audiovisuel.
Pour cette 3ème édition, c’est dans une prestigieuse salle de la banque HSBC sur les Champs-Elysées que s’est déroulée la remise des prix, précédée pour l’occasion d’un débat autour du thème « La disruption et la programmes audiovisuels ».
Cinq intervenants à la pointe de leur domaine ont pu discuter des récentes transformations survenues dans le paysage audiovisuel et dans la consommation des contenus. Alexandre Michelin (Spicee), modérateur, était ainsi entouré de Lorenzo Benedetti (Studio Bagel/Canal+), Simone Harari-Baulieu (Effervescence), Priscilla Bertin (Silex Films) et Anthony Lamond (Melty).
Tous se sont accordés sur le constat suivant : pour rester dans la course, il faut être disruptif. C’est-à-dire en rupture, être là où on ne vous attend pas, sortir des sentiers battus, tout en ouvrant la voie pour les autres. La disruption, c’est être pionnier d’une nouvelle économie. Comme Amazon l’a été avec le commerce, Apple avec la musique, Google avec l’information et la publicité. Ils sont à l’origines de nouveaux business models et le marché de la vidéo n’est pas épargné. Alors comment garder une longueur d’avance dans un environnement aussi concurrentiel et incertain que l’audiovisuel ?
Aujourd’hui les contenus vidéo se consomment n’importe quand, n’importe où, sur n’importe quel support et sous n’importe quel format. S’il est vrai que la télévision reste encore le moyen privilégié de regarder des contenus pour une grande partie de la population, les jeunes générations (moins de 35 ans) se sont déjà tournées vers d’autres modes de consommation délinéarisés. C’est d’autant plus un bouleversement qu’ils sont non seulement spectateurs mais aussi acteurs, en ayant la possibilité de produire et diffuser leurs propres contenus sur les plateformes dédiées.
Dans une ère où la consommation de contenus est devenue une expérience individuelle et personnalisée, chacun essaye de répondre à une demande toujours plus exigeante et changeante avec des offres adaptées et spécialisées. Les producteurs de contenus sont finalement amenés à innover en permanence (real time social series, native advertisement, collectifs de talents, nouvelles écritures) et à travailler de plus en plus comme des professionnels hybrides, à mi-chemin entre le digital et l’audiovisuel, capables d’exploiter les données du public pour adapter l’offre en conséquence.
La discussion a ensuite laissé place à la remise des prix qui récompensait cette année deux projets prometteurs :
- « MÊME PAS PEUR » (1er Prix), un projet soutenu par TIU et porté par des étudiants de l’Ecole des Gobelins à Annecy : Noémie Diaz, Marion Desvilettes, Camille Lhéritier et Jérémy Minié
Une collection de livrets interactifs pour les enfants de 4 à 6 ans, qui racontent les aventures d’un petit personnage nommé Piri. Le dispositif propose de faire le lien entre le livre et la tablette, en insérant celle-ci dans un livret permettant ainsi une ergonomie nouvelle. Les histoires de Piri placent l’enfant au cœur de l’intrigue et lui permettent d’expérimenter des émotions difficiles à gérer à son âge (peur, colère, tristesse…). Ces histoires sont pensées pour être vécues sous forme d’un dialogue parent et enfant.
- « MEMENTOPOLIS » (2e Prix), un projet de Solène Vion, étudiante à l’université Paul Valery Montpellier 3
Un dispositif qui propose une déambulation interactive sonore dans les souvenirs urbains et prend la forme d’une ville virtuelle sur une plateforme web et d’une installation physique. Un projet qui propose une expérience sensible et poétique enrichie à travers le recueil de voix porteuses de mémoire, d’extraits de vie, enregistrés dans des villes de France et d’ailleurs. Les « spectateurs » sont incités à témoigner de leurs propres souvenirs et à devenir ainsi habitants de Mementopolis.
Le premier prix s’élève à 3 000 € et le deuxième à 2 000 €. Les lauréats ont également l’opportunité de rencontrer les membres du médiaClub et de bénéficier de précieux conseils pour avancer sur leur parcours professionnel.
La 3ème édition des Prix Daniel Sabatier était parrainée par AUDIENS, groupe de protection sociale des professionnels de la culture, de la communication et des médias et par MELTY, ainsi que par les sociétés SLEAK et LUCIEN PROD.
Crédits photos : Pierre Tubiana
