Pour ceux qui n’ont pas pu assister au débat « Scénario & IA – promesse d’un mariage heureux? » qui s’est déroulé le 12 septembre dernier au Festival de la Fiction de La Rochelle, voilà ce qu’il faut retenir.
Cette discussion a réuni plusieurs experts pour explorer l’impact croissant de l’intelligence artificielle sur la création scénaristique. Chaque participant a abordé la problématique sous un angle différent, illustrant la diversité des points de vue au sein de l’industrie.
Intervenants :
- Pierre Laugier, Producteur Délégué chez Itinéraire Productions
- Pauline Rocafull, Directrice de la Cité Européenne des Scénaristes
- David Defendi, Président de Genario
- Le débat était animé par Eric Libiot, journaliste et rédacteur en chef d’Écran Total.
L’émergence d’une nouvelle génération d’auteurs grâce à l’IA
David Defendi a mis en lumière la capacité de l’intelligence artificielle à accélérer l’acquisition des fondamentaux en matière de structures narratives, ainsi que des compétences en orthographe et en grammaire. Selon lui, une nouvelle génération d’auteurs émerge, tirant parti de l’IA pour assimiler de façon autonome les techniques de scénarisation. Ces avancées permettent une création plus rapide et plus efficiente. Toutefois, il a tenu à rappeler que nous ne sommes qu’aux prémices de l’ère de l’intelligence artificielle, et que son impact transformera encore profondément les processus créatifs à l’avenir.
L’IA : un Outil ou un Concurrent ?
Pierre Laugier a insisté sur l’importance de la relation auteur-producteur, affirmant que l’IA devrait être perçue comme un outil complémentaire à la création, et non comme une menace. L’IA est particulièrement utile pour la génération de contenus annexes, la documentation, et les dialogues, offrant ainsi une source d’inspiration pour les créateurs. Cependant, l’auteur reste au centre du processus créatif, en s’appuyant sur l’IA pour enrichir une vision originale, « le contenu de l’IA n’est pas toujours qualitatif, mais ajouté avec le talent cela fera des oeuvres d’art. »
Les Enjeux Juridiques et Éthiques
Pauline Rocafull souligne que l’IA ne remplacera pas un humain, car c’est une multitude de filtres infinis et de paramétrages qui le définissent, ce que l’IA ne pourra pas reproduire.
L’un des points majeurs de la discussion portait sur la question des droits d’auteur et de la régulation. Les intervenants ont exprimé des inquiétudes sur l’entraînement de l’IA à partir de textes protégés par le droit d’auteur, et ont souligné la nécessité d’établir des cadres juridiques clairs pour protéger les créateurs. Un autre aspect abordé a été la redistribution des revenus générés par l’IA, notamment pour les auteurs dont les œuvres ont été utilisées à des fins d’entraînement. Néanmoins, la technologie va encore évoluer dans les mois qui viennent, puisqu’à l’heure il y a effectivement une faille juridique et il est nécessaire de régulariser l’IA dans les métiers mais cela prendra du temps comme le souligne David Defendi.
Conclusion : Quel Avenir pour l’IA et la Création Scénaristique ?
Selon l’étude du CNC, le scénariste est le métier le moins impacté par l’IA alors que c’est un métier de création. Les intervenants s’accordent à dire que l’IA est un outil puissant qui, lorsqu’il est bien utilisé, peut enrichir la création. Cependant, l’humain reste irremplaçable dans le processus créatif, et il est essentiel de continuer à adapter les pratiques et les régulations pour préserver les droits des auteurs tout en encourageant l’innovation.
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