Noémie est actrice, autrice et metteuse en scène. C’était un plaisir de lui remettre en février dernier le Trophée de l’Audace, et de récompenser le travail formidable qu’elle fait sur les réseaux sociaux pour parler de féminisme à toutes et tous. Noémie a conquis le médiaClub’Elles, mais elle a apparemment aussi conquis le coeur des Molières : son spectacle « Féministe pour Homme » vient d’y être nommé dans la catégorie « Seul.e en scène » ! On croise les doigts pour elle. 🤞🏻
Merci Noémie d’avoir participé à notre LIVE instagram ! Ton humour, ta franchise, la façon que tu as de nous mettre tous.tes à l’aise, ton esprit de sororité nous touchent beaucoup.
Découvrez les réponses de Noémie aux 5Q du médiaClub’Elles :
- D’où vient votre force ? Ma force est le résultat d’une colère habilement gérée. Grâce à un gros travail sur moi-même, à la vie, à la chance aussi, j’ai réussi à transformer cette colère qui était destructrice, en carburant. Ce n’est plus un feu qui brûle mais un feu qui me permet d’avancer, qui émeut…
- Quelle est votre icône féminine dans les médias ? Alors il se trouve qu’elle était à ma place il n’y a pas très longtemps…je suis une immense fan de Giulia Foïs ! Je la trouve extraordinaire. On se connaissait déjà un peu mais nous nous sommes mieux rencontrées grâce au médiaClub’Elles (ndlr. Giulia Foïs a reçu notre Trophée Coup de Coeur en février dernier). J’ai eu un coup de foudre : j’ai envie de partir en week-end avec elle, j’ai envie de déjeuner avec elle, de lui parler des heures…
- Si Dieu était une femme, comme serait-elle ? C’est une question compliquée pour moi car le principe de Dieu est compliqué pour moi. Je crois en l’univers, en la vie, en une force qui nous dépasse largement donc qui ne réponde pas aux représentations d’un Dieu incarné. La vie n’a pas de genre, évidemment. En tout cas elle a bien autre chose à faire que de s’emmerder à avoir un sexe ! Et s’il y a bien un point sur lequel toutes les religions monothéistes, de tout temps, sont d’accord, c’est que les femmes sont inférieures aux hommes…donc…
- Quel est le truc le plus fou que vous ayez fait pour dépasser vos freins ? C’est d’être maintenant capable de dire quand je suis blessée. Cette lutte des femmes passait pour moi, et pour beaucoup de femmes, par le côté « je suis une guerrière, tout va bien, non je ne suis pas blessée ». Pour traverser les huées sexistes, les vannes de mauvais goût, j’ai enfilé une carapace, et nous sommes très nombreuses dans ce cas-là. Ça a été très dur pour moi, mais je suis très fière d’avoir été capable de dire « Ce que tu viens de dire me blesse, ta blague est insultante ». Et ce n’est pas une faiblesse car ça renvoie l’autre à son problème à lui, et c’est à lui de se débrouiller avec ce qu’il a dit.
- Votre remède miracle pour améliorer la parité dans les médias ? Je pense sincèrement que les quotas, c’est le remède miracle. Toutes les études ont prouvé que les quotas n’avaient jamais promu des femmes incompétentes. JAMAIS. En revanche la seule conséquence, c’est que ça remonte le niveau général en se débarrassant des hommes incompétents et en y mettant à leur place des femmes. C’est une première étape absolument nécessaire, dans tous les domaines du monde. Et les quotas, ça amène aussi à rechercher un équilibre sur le congé maternité/paternité, sur le temps de travail… Le gouvernement doit prendre les choses en main, donner les outils nécessaires, quantifier… il faut compter, point. Tant qu’on n’est pas à 50/50, c’est qu’on n’a pas fait le job, donc on continue !