Jérôme Chouraqui, Président du MediaClub lance deux nouvelles activités au travers de deux nouvelles sociétés. Après avoir vendu sa société de technologie, il nous expose au travers d’un interview ses projets futurs et la cohérence qu’il y trouve avec son action en tant que Président du MediaClub.
MediaClub : Jérôme, finalement peu de gens savent ce que tu fais hors du MediaClub…
Jerome Chouraqui : Peut-être parce que lorsque je m’occupe du MediaClub, je ne pense à rien d’autres (rires). En dehors du MediaClub, j’avais une vie de technologue, je dirigeais une société d’édition de logiciels et de services de télévision interactive, ainsi que de widgets pour téléphones mobiles.
MC : Tu en parles au passé…
JC : J’ai effectivement récemment cédé une grande partie de ces activités, tout en conservant quelques parts, dont notamment mes parts dans une de nos filiales en Malaisie qui a un avenir prometteur. Je crois beaucoup aux technologies mobiles auxquelles j’ai contribué au développement.
MC : Tu es donc aujourd’hui sans activité?
JC : Pas tout à fait 🙂 Je viens de créer deux nouvelles activités, très complémentaires au MediaClub.
MC : Tu peux nous en dire plus?
JC : La première société s’appelle ‘The Media Faculty‘. Il s’agit d’une structure de formation continue pour les professionnels des medias. L’idée vient évidemment de la genèse du MediaClub qui tire son origine de Daniel Sabatier et de ses formations, mais aussi des formations professionnelles organisées en partenariat avec DIXIT depuis 2 ans dans le cadre du MediaClub et qui ont un grand succès.
MC : Tu comptes assurer la succession de Daniel Sabatier?
JC : Ce ne prendra pas la même forme. Je crée des modules courts de 1 à 3 jours qui remplissent deux objectifs : accompagner les professionnels des medias vers les nouvelles technologies et assurer l’actualisation des compétences dans les domaines plus traditionnels de l’audiovisuel (programmation, acquisition, juridique, etc.). A ce stade, je n’ai pas de vocation universitaire et j’estime que le Master 2 Pro ‘TV, Cinema et Nouveaux Medias’ de François Garçon est aujourd’hui la formation la plus proche du contenu et de l’état d’esprit de ce que Daniel avait monté. Par contre, je m’assure la collaboration d’une de ses proches en la personne de Sylvie Brauns qui est la personne idéale pour monter ce projet avec moi.
MC : Quand débutent tes formations?
JC : Tout de suite et avec des intervenants prestigieux. Le 25 septembre prochain, pendant 2 jours, j’organise le module « Nouvelles Tendances audiovisuelles sur le web » avec David Ripert de Dailymotion, Eleanor Coleman (e-TF1), Julien Hodara (Novedia) qui travaille beaucoup avec Orange et Sarah Hémar de EuroRSCG.
MC : Et la collaboration avec Dixit?
JC : On continue bien évidemment la formation avec Dixit. Je tiens d’ailleurs à remercier Jean-Pierre Fougea pour tout ce qu’il a fait pour moi et pour avoir mis en place cette formation. Le module réalisé avec Dixit est un module généraliste sur l’approche des nouveaux medias. Il est à mon sens assez unique en son genre. The Media Faculty va réaliser des modules plus spécialisés.
MC : Et une formation plus longue et diplomante, tu y penses?
JC : Oui, évidemment. Mais j’avance étape par étape. Si les formations courtes se déroulent bien, on envisagera une formule tout au long de l’année. Quant au diplôme, c’est une procédure longue et complexe, on y réfléchit…
MC : Tu nous a parlé d’un second projet, qu’en est-il?
JC : Il s’agit de ‘Talent Linkers‘, un cabinet de chasseur de têtes spécialisé dans les medias. Là, l’histoire est un peu différente car le MediaClub a toujours eu vocation à accompagner ses membres dans leurs évolutions professionnelles, l’existence d’un cabinet de chasse vient remplir un vide évident.
MC : Remplir un vide? La chasse de tête n’est-elle justement pas complexe en regard des objectifs du MediaClub, notamment de par la gratuité des actions du MediaClub?
JC : A ce jour, plus de 70 postes en 5 ans ont été pourvus directement ou indirectement par l’action du MediaClub, plus précisément de son bureau et de son Conseil d’Administration. Si cela s’est fait de manière bénévole, le MediaClub n’a eu accès qu’au bouche à oreille. De nombreux postes ont fait l’objet de missions de chasse de la part d’entreprises et ils ont été réservés à des cabinets qui par moment, se sont servis du MediaClub pour faire leur emplettes, et parfois même piller la base de données du MediaClub. Professionnaliser l’action en créant un cabinet permet d’accéder à ces missions.
MC : La base de données à été pillée?
JC : Oui, à plusieurs reprises et au moins à deux reprises par des cabinets de chasseurs de tête. Nous avons d’ailleurs du retirer l’accès en ligne à cause de cela. Visiblement, l’éthique de certains n’est pas au centre de leurs préoccupations.
MC : Et ton éthique, comment la définirais-tu?
JC : Mon principal objectif est d’établir une cohérence avec le MediaClub. Pour cela, je prends plusieurs engagements. Le premier est de contribuer au financement ainsi qu’à la gestion de son activité au quotidien et de verser une quote-part du revenu en provenance des missions de chasse au MediaClub afin de lui permettre d’exercer au mieux ses actions, notamment en le dotant d’un permanent. Ensuite, l’activité de formation professionnelle étant celle qui est sensée assurer mon quotidien, Talent Linkers sera à l’abri de toute velléités de « chasse sauvage » en étant en mesure de refuser toute mission qui serait susceptible de le mettre en porte-à-faux avec les objectifs de l’association ou de ses clients.
MC : Quelles sont tes prochaines étapes pour Talent Linkers?
JC : Me faire identifier dans ce nouveau rôle. Pour cela, je vais évidemment demander à quelques uns de nos membres de m’aider. J’ai commencé quelques missions qui se sont extrêmement bien déroulées et j’ai vu passer quelques missions confiées à d’autres chasseurs que j’aurais pu bien mieux remplir.
MC : Revenons-en au MediaClub, quel bilan dresses-tu de ces quelques années d’activité?
JC : Je ne suis pas peu fier du travail accompli. Le MediaClub a bénéficié d’un héritage fabuleux et l’a fait fructifié pendant ces 5 dernières années. Je suis surtout heureux de travailler avec un bureau et un Conseil d’Administration fabuleux qui permettent à cette association d’être aujourd’hui reconnue.
Le MediaClub attire de plus en plus de gens et c’est une tâche délicate que de sélectionner 20 personnes par an pour venir nous rejoindre. Nous nous limitons car les services que nous offrons à nos membres demandent une forte implication de notre part. Le groupe se doit donc d’être restreint et de qualité. Nous avons donc du durcir les conditions d’admission.
MC : Quel avenir souhaites-tu pour le MediaClub?
JC : Qu’il continue à développer son aspect qualitatif et qu’il garde le même rythme en termes d’activité, ce qui ne va pas être évident. Mais je nous fais confiance au bureau du MediaClub (Florence Sandis, Raphaëlle Mathieu, Frédéric Guégan et Christopher Agustin… et moi-même) qui s’en est très bien tiré jusqu’à présent. L’ambition est toutefois d’être le club de référence dans le secteur audiovisuel avec cet esprit d’ouverture et d’échange qui le caractérise. Nous allons continuer à organiser des événements de référence qui feront du MediaClub un lieu essentiel pour comprendre l’univers en perpétuelle mutation des medias.