Daniel Bô, PDG-fondateur de QualiQuanti et membre du MediaClub, a dévoilé il y a quelques jours les résultats de son enquête sur la presse magazine et l’Internet. Ses conclusions étaient notamment reprises dans le gratuit du matin bien connu « 20 Minutes ».
Même si Lagardère a donné un coup de pied dans la fourmilière en annonçant la mutation de son pôle magazine sur Internet et que Prisma Presse et Mondadori ont annoncé leur intention de faire entre 10 et 20% de leur CA sur Internet, les sites des magazines français n’en semblent pas moins en retard par rapport aux sites de leurs homologues européens.
En Allemagne, spiegel.de attire les plumes les plus prestigieuses du pays : « des rédacteurs de grands quotidiens comme la FAZ (Frankfurter Allgemeine Zeitung) signent même sur le site » précise Daniel Bô. Mais en France, il semble qu’Internet jouisse d’un prestige beaucoup moins fort par rapport au support papier. Aux USA, le site du magazine de loisirs créatifs « Better homes and gardens » (5 millions de visiteurs uniques par moi !) multiplie les renvois du ‘print’ vers le web et vice versa. La complémentarité est parfaite : « le support papier donne des idées au lecteur qui va ensuite sur le site Internet pour effectuer une simulation personnalisée » explique le directeur de l’étude Matthieu Guével. En France, les magazines féminins, télé et santé, se contentent encore souvent d’un site Internet compagnon, pas vraiment complémentaire.
Reste la problématique du business model : alors qu’en France la culture du ‘tout-gratuit’ est prédominante, les éditeurs américains, notamment, proposent différentes formules payantes pour prolonger le contenu sur le net : contre un abonnement de 16$ / mois, Playboy propose toujours plus de photos de charme, les vidéos du site de Forbes sont précédées de publicité en ‘pre-roll’.
Une étude à lire d’urgence…